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Les accidents de la vie
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L’aide ou l’assistance apportée à un proche dans la gestion de ses finances dépend en général de ses capacités physiques et mentales. Si votre proche est plutôt autonome, vous pouvez toujours lui rappeler les réflexes simples et quelques bonnes pratiques : suivre son compte régulièrement, ne pas répondre aux sollicitations, ne jamais donner ses codes, mot de passe et identifiant bancaire, suivre les conseils sécurité de sa banque, bien gérer son budget et ses dépenses... Et si son état physique ou mental se dégrade, des solutions existent comme la procuration ou encore la tutelle.
Chacun de nous peut un jour devoir aider un proche âgé. L'entraide familiale s'applique aussi dans la gestion de l'argent. Aussi en cas de fratrie, il est utile de coopérer et communiquer sur ce qui est fait par les uns et les autres.
Une personne âgée est plus facilement influençable et peut être amenée à faire des achats non nécessaires, sans regarder les prix. Ou encore, elle peut avoir des pertes de mémoire et ne plus se souvenir de ses achats. Il est donc utile de suivre régulièrement ses comptes avec elle, notamment pour pouvoir si besoin, utiliser à temps l'éventuel délai de rétractation.
Etre victime d'une fraude est pour chacun traumatisant et injuste. C'est encore pire quand les escrocs s'en prennent à nos proches plus vulnérables qui parfois ont de petites pensions. Ce sont pour eux des cibles plus faciles. Tout type d'arnaque peut les atteindre comme celles liées aux sites de rencontre ou à la perte de droits, par exemple l'arnaque à la carte vitale.
Assister son parent dans ses démarches va permettre d'assurer qu'il ne paie pas plus qu'il ne doit et qu'il perçoit bien toutes les aides auxquelles il a droit.
Voilà pourquoi quand nos parents deviennent vulnérables, ils ont besoin d'aide et d'accompagnement.
Votre parent âgé a déjà fait des achats impulsifs ? A été victime d’une arnaque ? Ou alors vous craignez que ça arrive ? Ce qui suit va vous intéresser !
Suivez l’actualité et partagez avec votre proche les arnaques les plus récentes et aussi les plus courantes. Comme les démarcheurs, les appels de faux conseillers bancaires, ou le phishing sur Internet, etc. Les exemples ne manquent pas !
Incitez-le à vous contacter au moindre doute et ensuite vérifiez avec lui ! Et enfin, il n’y a jamais d’urgence vitale à décider d’un achat ou d’une souscription de service.
Comparer les prix, faire attention aux fausses promotions, c’est un réflexe valable pour tous les achats.
Vous pouvez aussi l’accompagner dans sa recherche en magasin ou sur Internet. C’est l’occasion de partager des moments ensemble.
Il est possible d’abaisser les plafonds pour les retraits, pour les paiements, et de les ajuster si besoin par la suite.
Il est facile par exemple de restreindre l’utilisation de la carte au territoire français s'il ne voyage pas… ou alors de bloquer les achats à distance, s’il n’en fait jamais.
Vous pouvez aussi activer des alertes en cas de dépassement de seuils…
Elle permettra de dépanner votre aîné en cas de besoin. Cette procuration peut être limitée à une opération spécifique ou elle peut être générale sur un ou plusieurs de ses comptes. Vous pourrez alors accéder aux services de sa banque à distance, réaliser des opérations…
En cas de dégradation ou d'altération de ses facultés mentales, vous devrez peut-être envisager de contacter un juge pour mettre en place une protection judiciaire. L’objectif est de préserver son patrimoine quand la personne n’est plus en état de veiller sur ses propres intérêts.
Et oui... pas si facile d’aider un proche dans ses finances… mais des solutions existent ! 😉
Devenir tuteur ne s'improvise pas. La mise sous tutelle peut vraiment débloquer des situations, pour le bien de la personne vulnérable qui se retrouve ainsi protégée. Cette mission entraîne cependant certaines responsabilités et nécessite du temps. Nous avons rencontré Michel, tuteur familial pour sa sœur aînée. Souffrant de troubles bipolaires, celle-ci n'arrivait plus à raisonner de manière appropriée et autonome. Il intervient régulièrement en tant que tuteur pour agir à sa place.
"Face à l'état de ma sœur, on a décidé avec mes frères de saisir le juge pour
demander une mesure de protection, une tutelle."
"Je voyais bien que ma sœur avait perdu ses repères et ses facultés mentales en général... elle ne s'alimentait plus, elle achetait tout et n'importe quoi... en même temps, elle oubliait de payer ses factures et ses charges... C'était vraiment urgent que je puisse agir à sa place. Il fallait lui trouver un hébergement adapté car elle ne pouvait plus rester seule chez elle.
On a fait constater son état par un médecin. Je me suis proposé pour être le tuteur... Cela a été validé par un conseil de famille, devant le juge, et en présence de ma sœur.
J'ai réglé les charges, les factures qui trainaient... Et pour payer la maison de retraite, j'ai demandé la vente de son 2 pièces. J'ai investi la majorité de ce capital sur des fonds garantis, au sein d'une assurance-vie. D'ailleurs, avec cette vente, elle a de quoi financer ses soins et son hébergement pendant plusieurs années... "
"La banque dispose le plus souvent d'un service dédié aux majeurs protégés. Il accueille le tuteur pour faire avec lui un point d'ensemble sur le budget et le patrimoine de la personne protégée."
"A réception du jugement de mise sous tutelle, la banque note bien sûr les coordonnées du tuteur. Avec lui, elle vérifie l'ensemble des produits et services bancaires pour les adapter à la nouvelle situation du client, personne désormais sous tutelle.
Par exemple, le chéquier indique le nom du majeur protégé mais avec la mention "sous tutelle de " suivi du nom du tuteur... Celui-ci peut accéder au service de banque à distance, avec ses propres codes de connexion, gérer le compte, communiquer avec le conseiller bancaire... etc.
Le tuteur peut mettre en place des prélèvements automatiques pour payer les charges ou factures récurrentes ou encore payer par virement."
"Etre tuteur, c'est une contrainte régulière...
On ne peut pas s'engager là-dedans à la légère."
"Je dois veiller aux intérêts de ma sœur en général. Au quotidien, je vérifie qu'elle perçoit bien ses revenus, et je gère les dépenses courantes : factures de la maison de retraite, aussi la prise en charge globale : soins, examens, médicaments... notamment avec la sécurité sociale, la mutuelle... C'est aussi moi qui m'occupe de sa déclaration de revenus pour les impôts...
Mais toute décision importante nécessite l'accord du juge par exemple pour une vente, un placement, une donation... ou même si je dois transférer de l'argent du compte d'épargne vers le compte de dépôt : je dois avoir une ordonnance du juge. Il ne faut donc pas s'y prendre à la dernière minute."
La mission de tuteur
Chaque fin d'année, le tuteur doit adresser un compte annuel de gestion détaillé au juge avec les justificatifs : situation du compte bancaire, de son budget (dépenses et ressources), situation des livrets et des placements...
En principe, la mission de tuteur est gratuite. Le tuteur peut demander une indemnité de dédommagement, pour la vente d'un appartement, par exemple, il s'agit là d'un acte qui sort de la gestion ordinaire. Sinon, le tuteur peut avoir droit au remboursement des frais qu'il est amené à engager, par exemple, pour des photocopies.
L'engagement de tuteur familial dure en général 5 ans, renouvelables. Le jour où il ne se sent plus capable de continuer, le tuteur le signale au juge pour qu'il le décharge de la tutelle. Le juge peut alors désigner un tuteur professionnel, mandataire de justice, pour s'occuper des affaires du majeur protégé.
Vous avez bien suivi le module "J'aide un proche âgé à gérer son argent"?
Nous vous proposons un petit quiz rapide pour récapituler tout cela. C'est parti !
Merci d’avoir suivi ce module !
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