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La gestion de son argent
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Il existe de nombreuses bonnes raisons de vouloir épargner pour son enfant.
Cette approche par objectifs permet d'optimiser votre choix d'épargne, voire d'investissement, et de maximiser les gains potentiels tout en préservant la sécurité du capital constitué pour votre enfant.
Par exemple : pour les études supérieures, on peut penser à l'assurance-vie diversifiée avec une sécurisation progressive. Pour l'achat du premier logement, le plan d'épargne logement peut constituer une bonne solution.
Peu importe le timing, il faut surtout se lancer. Mais plus vous commencez tôt, plus les petits versements réguliers génèrent des gains significatifs sur le long terme.
Exemple : 50 euros /mois pendant 18 ans = près de 11 000 euros, sans compter les intérêts générés par les différents placements.
Ainsi, vous pouvez épargner :
Attention : que les montants soient ponctuels (étrennes, argent reçu par l'enfant) ou réguliers (mensuels, pourcentages de vos revenus), ils doivent rester réalistes et supportables pour votre budget familial.
Le choix d'un produit d'épargne dépend d'abord des priorités que vous vous fixez :
Chaque produit d'épargne présente aussi des caractéristiques spécifiques qu'il faut analyser : plafond de dépôts, modalités de versements, blocage des fonds, fiscalité, souplesse des retraits...
Aussi, vous pouvez associer un produit très liquide pour constituer une épargne de précaution, avec un ou deux produits plus contraints offrent de meilleures perspectives de gains : PEL pour préparer un futur achat immobilier, PEAC pour les projets de long terme, ou assurance-vie pour bénéficier d'un potentiel de rendement supérieur.
Voir notre article : Quels produits d'épargne pour les enfants ?
À 18 ans, votre enfant devient majeur et juridiquement propriétaire de l'ensemble de ses produits d'épargne. L'âge adulte marque alors la fin de votre autorité parentale sur ses comptes bancaires et livrets.
Concrètement, il peut désormais effectuer tous types d'opérations sans votre accord : retraits, virements, clôture de comptes. Le livret jeune reste accessible jusqu'à 25 ans, mais sa gestion lui revient entièrement.
Pour l'assurance-vie ouverte à son nom, il devient donc titulaire à part entière et peut modifier la clause bénéficiaire ou effectuer des rachats.
Alors comment protéger vos efforts d'épargne pour éviter qu'il ne dépense tout d'un coup ? Il existe plusieurs possibilités liées aux produits eux-mêmes ou en prévoyant certaines modalités juridiques.
Vous pouvez ouvrir le contrat d'assurance-vie à votre nom et désigner votre enfant comme bénéficiaire. Cela vous garantit un contrôle total sur les fonds jusqu'à votre décès. Vous maîtrisez ainsi complètement les versements et les arbitrages (fonds euros, unités de compte). Votre épargne reste totalement disponible à tout moment et vous gardez même la liberté de modifier la clause bénéficiaire.
À noter : en cas de décès, le capital revient à l'enfant désigné bénéficiaire avec une fiscalité avantageuse. Le capital lui sera transmis sans droits à payer et hors succession, pour les fonds versés avant vos 70 ans et jusqu'à 152 500 euros.
Vous pouvez souscrire le contrat d'assurance-vie directement au nom de votre enfant mineur. Dans ce cas, vous gérez le contrat jusqu'à ses 18 ans, puis il en devient propriétaire. Cette formule permet d'optimiser la fiscalité grâce à l'antériorité du contrat et facilite la transmission du capital. En général, on privilégie les placements en fonds euros pour être sûr de récupérer le capital investi. Mais les unités de compte ne sont pas interdites.
Pour les enfants mineurs, cette option peut s'accompagner d'un pacte adjoint. Il permet en effet d'encadrer l'utilisation future des fonds selon différents critères (âge minimum, usage des fonds par exemple "études supérieures", "permis" ou "achat de la résidence principale"...). Vous bloquez totalement les rachats, retraits ou nantissements jusqu'à l'âge défini. Grâce au pacte adjoint, vous fixez ainsi les conditions de gestion du contrat et maintenir un contrôle sur la disponibilité des fonds.
Le pacte adjoint s'établit lors de la souscription du contrat d'assurance-vie au nom de l'enfant. Cet acte sous seing privé ne nécessite pas de passage devant notaire. Il vous permet de de définir les conditions d'utilisation des fonds.
Le pacte peut également désigner un administrateur chargé de la gestion si vous décédez avant la majorité de l'enfant.
Vous gardez la possibilité de modifier ces conditions tant que l'enfant n'a pas accepté formellement le bénéfice du contrat.
L'avantage d'une clause d'inaliénabilité temporaire est d'éviter :
Cette clause s'établit principalement à travers un pacte adjoint lors de la souscription d'un contrat d'assurance-vie au nom de votre enfant mineur. Elle doit respecter plusieurs critères :
Le pacte adjoint doit aussi préciser les cas autorisant un déblocage anticipé (achat immobilier, investissement dans l'éducation) et les modalités de gestion du contrat pendant la minorité.
A noter : cette clause peut concerner une assurance-vie lors de sa souscription. En revanche, ce n'est pas possible sur les livrets réglementés.
La clause de destination des fonds encadre l'utilisation de l'épargne en définissant les objectifs autorisés : financement des études supérieures, acquisition d'une résidence principale, création d'entreprise... Cette protection évite que l'épargne soit détournée vers des dépenses moins essentielles.
Elle est recommandée en cas de capital conséquent pour conforter la réalisation de projets spécifiques. Elle devient cruciale lors de donations importantes, notamment de grands-parents souhaitant s'assurer que leur générosité servira l'avenir de leurs petits-enfants.
Pour mettre en place cette clause, utilisez un pacte adjoint lors de la souscription de l'assurance-vie au nom de l'enfant mineur ou dans le cadre d'une donation. La clause précisera l'affectation des sommes données avec des critères objectifs : diplômes obtenus, justificatifs d'achat immobilier, business plan pour une création d'entreprise.
La désignation d’un administrateur de substitution sert à prévoir qui gérera l’argent de l’enfant si ses parents ne peuvent plus le faire (décès, incapacité, etc.). C’est un outil de protection très utile quand on met en place une épargne importante au nom d’un mineur.
L’idée est simple : « Si je ne suis plus là (ou plus en capacité), telle personne gérera les sommes destinées à mon enfant, à ma place et dans son intérêt. ».
Cet administrateur de substitution prend ainsi le relais des parents pour surveiller, décider des retraits éventuels et faire respecter les objectifs fixés (études, logement, etc.). Le plus souvent, il s'agit d'un grand-parent, un oncle, une marraine... C'est toujours une personne de confiance.
Vous pouvez recourir à un notaire ou conseiller juridique pour vous aider à la formaliser. Vous devrez préciser ce que le tiers de confiance pourra faire ou non. S'il n'est pas nécessaire d'obtenir son acceptation écrite à l'avance, il est préférable d'en discuter clairement avec lui et de formaliser son accord dans une écrit simple pour éviter tout malaise ou refus le jour J.
Cette désignation vous permet aussi d'écarter le parent survivant ou autre représentant légal que vous ne souhaitez pas voir gérer l'épargne de votre enfant. Et bien sûr, vous vous assurez que l'épargne sera utilisée conformément à votre souhait (études, installation etc.) même en cas d'accident de la vie. Vous assurez ainsi la transmission et la gestion de cette épargne.
La rente éducation constitue une garantie de prévoyance qui protège l'avenir scolaire de votre enfant en cas de décès ou d'invalidité totale des parents. Ce dispositif verse une allocation régulière directement aux enfants bénéficiaires pour financer leurs études.
Contrairement aux produits d'épargne, cette protection fonctionne sur le principe de l'assurance et ne génère aucun capital si aucun sinistre ne survient. Le montant de la rente se calcule en pourcentage du salaire parental ou selon un montant fixe défini au contrat, compensant la perte de revenus familiale pour maintenir les projets d'études. Elle s'active uniquement lors du décès du parent assuré.
Parallèlement aux dispositifs de protection, transmettre une solide éducation financière à votre enfant représente le meilleur investissement pour son avenir. Cette démarche préventive lui permettra en effet de comprendre la valeur de l'épargne constituée et ses futures responsabilités d'adulte.
Commencez dès son plus jeune âge :
À l'adolescence, associez-le aux décisions concernant son épargne :
Cette transparence favorise son adhésion et prépare sa future autonomie de gestion. Vous préparez ainsi votre enfant à prendre des décisions éclairées sur son argent une fois sa pleine autonomie acquise.
La séparation modifie la gestion des comptes d'épargne de votre enfant sans supprimer vos droits respectifs. Les deux parents conservent leur qualité d'administrateur légal et peuvent effectuer des opérations bancaires séparément. La banque présume que chaque parent agit avec l'accord de l'autre, même après la rupture.
C'est pourquoi, en prévention, vous pouvez demander à votre banque d'exiger l'autorisation des deux parents pour tout retrait sur les livrets de votre enfant. Cette mesure protège efficacement contre les retraits d'un seul parent et préserve l'épargne constituée.
L'assurance-vie souscrite à votre nom personnel avec votre enfant comme bénéficiaire échappe totalement à cette problématique. Votre ex-conjoint ne peut ni consulter ni effectuer d'opérations sur ce contrat, garantissant une protection absolue des fonds versés.
À partir de 12 ans, votre enfant peut accéder au Livret Jeune, qui offre généralement un taux supérieur au Livret A (minimum 3% actuellement) avec un plafond de 1 600 euros. L'idéal consiste à combiner plusieurs produits pour dynamiser une partie du capital sur la durée par exemple avec l'assurance-vie.
Non, le Livret Développement Durable et Solidaire (LDDS) est réservé aux contribuables. Exceptionnellement, un mineur peut ouvrir un LDDS sous deux conditions strictes et cumulatives : il dispose de revenus personnels (salaire, revenus d'apprentissage, etc.) et il n'est plus rattaché fiscalement au foyer de ses parents (déclaration d'impôts séparée). Il est recommandé de se renseigner directement auprès de la banque pour connaître sa politique spécifique sur ce cas rare.
Il n'existe pas de PEA pour mineur à proprement parler. Les enfants de moins de 18 ans ne peuvent pas ouvrir de Plan d'Épargne en Actions. En revanche, vous pouvez souscrire pour lui un PEAC (Plan d'Épargne Avenir Climat), lancé le 1er juillet 2024, spécialement conçu pour les jeunes de moins de 21 ans résidant en France. Les parents peuvent l'ouvrir dès la naissance de leur enfant ou le jeune majeur peut le souscrire lui-même jusqu'à ses 21 ans. Les fonds sont bloqués au minimum 5 ans et jusqu'aux 18 ans du titulaire (sauf exceptions comme décès ou invalidité d'un parent). La gestion pilotée, par défaut, sécurise progressivement le capital à l'approche de l'échéance. Les investissements sont fléchés vers des projets de transition écologique (fonds labellisés ISR, Greenfin) et exonérés de fiscalité.
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